Published 2016-12-01
Keywords
- Boko Haram,
- Idriss Déby Itno,
- Mali,
- Niger,
- pouvoir militaire
- Seleka,
- Soudan,
- Tchad,
- terrorisme,
- Chad,
- military power,
- Sudan,
- terrorism ...More
How to Cite
Copyright (c) 2025 Roland Marchal

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Abstract
Chad involvement in Mali in January 2013 and in all neighboring states throughout the following years gives an image of strength to a regime that is also seen as increasingly fragile. This discrepancy can be understood by analyzing the dynamic of events over the last two decades, which convinced President Idriss Déby Itno to play successfully the card of the West’s main regional ally against terrorism in the Sahel region. Reasons are rooted in his management of internal tensions as well as in a shrewd stance in regional polarizations in the 2000s. An outcome of these policies was the development of an impressive military apparatus. Oil revenues were key to acquire this power but the rentier economy had long-term negative effects in increasing greed among the ruling elite and president relatives, and weakening the regime legitimacy among the marginalized population. The ability to project troops over Chad borders appears ambiguous, especially after international oil price collapsed in 2014. It exorcises internal contradictions within the regime as much as it builds new regional and international alliances to get alternative financial and political resources to keep a military machine that, besides popular protests, has become a source of potential destabilization.
Une puissance militaire émergente en Afrique centrale ? Le Tchad d’Idriss Déby
L’engagement du Tchad au Mali en janvier 2013, et dans tous les Etats voisins les années suivantes, donne une image de force à un régime qui est également vu comme de plus en plus fragile. Cette contradiction peut être comprise si l’on analyse la dynamique des événements qui ont décidé, lors des deux dernières décennies, le président Idriss Déby Itno à jouer avec succès la carte du principal allié régional de l’Occident contre le terrorisme dans la région du Sahel. Les raisons de ce succès sont enracinées dans sa gestion des tensions internes comme dans sa capacité à se positionner de façon astucieuse dans des polarisations régionales. Ces politiques ont permis le développement d’un appareil militaire impressionnant. Les revenus du pétrole ont été cruciaux dans l’acquisition de ce pouvoir, mais l’économie rentière a eu des effets à long terme négatifs en accroissant l’avidité de l’élite dirigeante et des proches du président, et en affaiblissant la légitimité du régime parmi les populations marginalisées. La capacité de projeter des troupes au-delà des frontières du pays apparaît ambiguë, notamment après la chute des cours du pétrole, en 2014. Elle a exacerbé les contradictions internes au régime autant qu’elle a construit de nouvelles alliances régionales et internationales pour trouver des ressources financières et politiques alternatives, de façon à conserver une machine militaire.