De la bureaucratisation de la recherche

Abstract

Cet éditorial analyse la bureaucratisation de la recherche comme conséquence directe de l'idéologie de l'« économie de la connaissance », qui vise à asservir la production scientifique aux impératifs économiques. L'auteur décrit le développement de nouvelles pratiques bureaucratiques, incarnées par des structures comme l'ANR ou l'AERES et caractérisées par un usage obsessionnel des chiffres et des classements, lesquels fragmentent la communauté scientifique et permettent à l'État de réaliser des économies tout en brisant les solidarités. Il souligne enfin que ce système ne fonctionne que grâce à la collaboration de scientifiques fascinés par le pouvoir, appelant les chercheurs à y résister.

On the Bureaucratization of Research

This editorial analyzes the bureaucratization of research as a direct consequence of the "knowledge economy" ideology, which aims to subordinate scientific production to economic imperatives. The author describes the development of new bureaucratic practices, embodied by structures such as the ANR or AERES and characterized by an obsessive use of figures and rankings that fragment the scientific community and allow the state to cut costs while breaking solidarities. He concludes that this system functions only through the collaboration of scientists fascinated by power, calling on researchers to resist.