9|novembre 2008
Articles

Clientèles – la perspective médiéviste

Klaus Oschema
Ruprecht-Karls-Universität, Heidelberg
Bio

Published 2008-11-01

Keywords

  • clientèles,
  • Moyen Age,
  • France,
  • Allemagne,
  • amicitia,
  • clientele,
  • Middle Ages,
  • Germany
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How to Cite

Oschema, K. (2008). Clientèles – la perspective médiéviste. Sociétés Politiques comparées. Revue européenne d’analyse Des sociétés Politiques, 9. https://doi.org/10.36253/spc-19459

Abstract

L’article examine la pertinence heuristique du concept de « clientèles » en histoire médiévale, une notion absente des représentations des acteurs du Moyen Âge. Il souligne que ce concept provient principalement des historiens modernistes et des sciences sociales, ce qui pose un risque d’anachronisme. L’analyse de l’historiographie allemande et française révèle des divergences dans l’étude des interactions entre acteurs socio-politiques médiévaux, notamment à travers la référence à l’amicitia. Si le recours à la notion de clientèles peut s’avérer fécond dans certains contextes, il demeure problématique pour le médiéviste, en raison notamment de son approche fonctionnaliste, qui suppose un « choix rationnel » des acteurs. Or, la clientèle ne saurait être réduite à un système rationnel d’échanges de services. Les limites des sources médiévales compliquent également l’analyse fine des réseaux de clientèle. Enfin, l’auteur insiste sur l’importance des émotions et des choix individuels, souvent rétifs aux modèles théoriques.

 

Clientele: The Medievalist Perspective

The article examines the heuristic relevance of the concept of “clientele” in medieval history, a notion absent from the representations of actors in the Middle Ages. It emphasizes that this concept originates mainly from modern historians and the social sciences, raising the risk of anachronism. The analysis of German and French historiography reveals divergences in the study of interactions among medieval socio-political actors, notably through the reference to amicitia. While the notion of clientele can be fruitful in certain contexts, it remains problematic for medievalists, particularly due to its functionalist approach, which presupposes a “rational choice” by the actors. Yet clientele cannot be reduced to a rational system of service exchange. The limitations of medieval sources also hinder a precise analysis of clientele networks. Finally, the author stresses the importance of emotions and individual choices, which often resist theoretical models.