« Celui qui indique du doigt n'est pas toujours le plus fort »: la domination politique au prisme du journalisme radio au Gabon
Published 2021-12-01
Keywords
- bidonvilles,
- censure,
- Gabon,
- journalisme,
- radio
- radio communautaire,
- situation autoritaire,
- travail,
- authoritarian situation,
- censorship,
- community-radio,
- labour,
- journalism,
- slums ...More
How to Cite
Copyright (c) 2025 Vincent Sima Olé

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Abstract
Cet article propose de penser l’exercice de la domination politique dans une situation autoritaire à partir de l’analyse des pratiques professionnelles des membres d’une radio communautaire gabonaise basée à Libreville : Mapane FM. Partant du postulat que le travail et le politique procèdent par hybridation, l’article explore les imaginaires et les représentations qui nourrissent des formes d’autocensure inscrites directement dans les pratiques quotidiennes des journalistes radio. Il s’intéresse aussi bien aux conceptions locales du métier de journaliste qu’aux règles qui régissent la prise de parole à la radio, afin de réfléchir plus largement aux modalités de (re)production d’une situation autoritaire. Tentant d’aller au-delà du diptyque opposant un journaliste fondamentalement opposé au régime politique en place à un journaliste fidélisé et au service de la classe politique, l’article souhaite restituer la complexité des relations qu’entretiennent les acteurs médiatiques avec le champ politique. S’appuyant sur des entretiens et des observations, il montre finalement comment des logiques politiques et professionnelles se combinent pour forger un ethos particulier de l’animation radio au Gabon, pays aujourd’hui peu étudié par les politistes.
“He who points his finger is not always the strongest”: Studying political domination through radio broadcasting in Gabon
The article aims at analyzing the exercise of political domination in an authoritarian situation through the study of the daily working practices of the members of a Gabonese community radio from Libreville: Mapane FM. Based on the premise that labour and politics may shape one another, the article explores the imaginaries and representations that produce self-censorship behaviors that are inscribed directly in the daily practices of radio journalists. It looks at local conceptions of the profession of radio journalist as well as at radio speaking norms so as to reflect on the (re)production of an authoritarian situation. The article also seeks to restore the complexity of the relations that media actors maintain with respect to the political sphere. Based on interviews and observations, it ultimately shows how political and professional logics combine in order to forge a particular ethos of radio journalism in Gabon, a country political scientists barely study nowadays.